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Analyse de la crise de la fin d'année 2006 et premières mesures

Publié le 12/01/2007
Tags : Infos du CA Information Organisation
Annie Podeur, Directrice de la Dhos, a invité le 11 janvier 2007, "en urgence" et à la demande du Ministre, l'Amuf et Samu de France, suite à la suractivité des structures d'urgences pendant les fêtes. Samu de France avait adressé plusieurs messages à la Dhos et au Ministre. L'Amuf avait fait un communiqué de presse.

SUR L'ANALYSE DE LA SITUATION
  1. Il y a un problème de veille et de remonté d'information en cas de crise. Le système en place (Invs) n'a pas "réagi" à la suractivité pourtant évidente (et non contestée). Ce sont les organisations professionnelles qui, une fois de plus, ont donné l'alerte. L'ensemble du dispositif d'urgence s'est ainsi trouvé en situation de grand débordement et, donc, de grande vulnérabilité à une éventuelle poussée épidémique par exemple, sans que les autorités en aient pris la mesure.
  2. La culture et les savoir-faire de gestion de crise ont progressé, ce qui a permis de contrôler les effets de cette crise. Toutefois, il est frappant que beaucoup de professionnels n'ont pas fait remonter spontanément les informations sur la situation. Ainsi des Samu ont-ils, par exemple, été confrontés à des pannes de standard téléphonique sans en faire le signalement (c'est l'enquête SdF à propos de deux cas de dysfonctionnement qui a montré qu'il y en avait trois autres et que ces pannes s'inscrivaient dans un contexte de suractivité).
  3. Les établissements privés accueillant des urgences n'ont, semble-t-il, pas connu une telle suractivité. Ce qui pose la question de leur contribution à l'effort collectif en cas de crise sanitaire.
  4. Il n'y pas eu une cause épidémique majeure à cette suractivité. La seule cause identifiée est qu'il s'agissait d'une période de congés (congés des généralistes avec sa répercussion sur la PDS et la prise en charge des personnes âgées dans les Epad, congés des personnels hospitaliers avec sa répercussion sur l'aval des urgences). Ce qui signifie trois choses : une tendance de fond à la croissance du recours aux urgences ; une quasi-saturation permanente des structures d'urgences susceptible à tout moment d'être décompensée par une suractivité quelle qu'en soit la cause ; la certitude d'une répétition du scénario à chaque période de congés.
  5. L'absence de très nombreux médecins généralistes dans la journée a été frappante. Il y a donc, en plus de la classique problématique PDS, une véritable problématique des congés des médecins de ville, avec un recours naturel des patients aux structures hospitalières dans la journée (Samu et services d'urgences). Cette problématique a, en outre, un retentissement fort sur les Epad. Mais cette problématique des congés comporte aussi une composante hospitalière majeure, limitant les capacités d'accueil en aval des urgences, comme les capacités d'accueil en réanimation. La composante concernant les cliniques disposant de structures d'urgences est à approfondir.

SUR LES SOLUTIONS CONCERNANT LES SAMU
  1. La fonction du Samu-Centre 15 est reconnue comme majeure, non seulement pour les urgences lourdes, mais, plus largement, pour la réponse aux demandes urgentes concernant la santé.
  2. La nécessité de disposer d'auxiliaires de régulation médicale d'un niveau de formation adapté s'inscrivant dans un cadre d'emploi du niveau B est actée par le Ministère. Les recrutements des futurs permanenciers se feront comme cela avait été indiqué dans le plan urgence avec des "professionnels paramédicaux et administratifs de catégorie B". Au même moment (selon des modalités qui nous seront précisées rapidement et sur lesquelles nous aurons, bien entendu, à être vigilants, en lien étroit avec les permanenciers eux-mêmes), sera mis en place un chantier visant à préciser le métier de permanencier, sa formation, son cadre statutaire et les modalités de formation continue et de revalorisation statutaire des permanenciers en place.
  3. La nécessité de disposer d'un bon équilibre entre les différents postes (permanenciers, régulateurs urgentistes, régulateurs généralistes) de la régulation médicale est bien comprise. Un travail va être rapidement engagé pour préciser les conditions de cet équilibre. Mais d'ores et déjà l'absence de régulateurs généralistes au creux de la nuit ainsi que dans la journée apparaît comme anormale au regard de la nature des appels. De même; l'ajustement du nombre de postes de permanenciers ne pourra pas aller sans un ajustement en proportion des postes de médecins régulateurs.
  4. Les autocommutateurs, les systèmes informatiques et les radiocommunications des Samu vont être mis à niveau dans un programme pluri-annuel en cours de finalisation et de financement.

Marc GIROUD
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