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Deviens ce que tu es

Publié le 01/01/2008
Tags : Infos du CA Information SUdF
Je vous écrivais en février dernier : « Les temps qui viennent s’annoncent difficiles … il y a des problèmes de fond qui, de toute façon, impacteront nos organisations ... tout sera susceptible d’être remis en question et devra, donc, être à nouveau solidement argumenté et, éventuellement, repensé … Il ne s’agit pas d’en être effrayés. Tout au contraire. Il s’agit, d’abord, d’être convaincus de porter des valeurs solides qui sont de plus en plus appréciées de la population. C’est là, incontestablement, une très grande force. »

Et c’est bien cette force qui nous a permis de passer à travers le violent bombardement médiatique tout récemment orchestré par la Fnspf.
Force qui a été consolidée par la solidarité profondément assumée par toutes les organisations représentatives, professionnelles et scientifiques, de l’urgence.
Force qui s’appuie sur des adhésions qui n’ont jamais été aussi nombreuses (et qui ne le seront jamais trop… ce qui, au passage, est un appel que je lance aux plus jeunes d’entre nous qui ne perçoivent pas toujours assez la nécessité d’une représentation professionnelle forte du plus grand nombre d’adhérents).
Force qui, au cours de ces derniers mois de tourmente, a été décuplée par les soutiens venus de tous nos partenaires du monde de la Santé.

Pour autant, je ne vous écrirai pas aujourd’hui que « les temps qui viennent s’annoncent faciles ». Certes, non ! Mais j’ai quand même le sentiment que la situation a, au moins, le mérite de s’être bien clarifiée. Nous identifions, à présent, clairement les risques, les oppositions et les atouts dont nous disposons. Nous sommes en parfait ordre de bataille pour affronter les défis, les surmonter et en sortir par le haut… une fois de plus renforcés.

En ce début d’année 2008, l’objectif à viser est double.

Il nous faut, bien évidemment, dans le cadre de la concertation « quadripartite », trouver à redéfinir, d’une façon satisfaisante pour tous et dans le strict respect des valeurs que nous portons, les conditions d’une bonne coopération entre Samu, Sdis et ambulanciers.

Mais il nous faut également – et c’est de loin le plus important ! – apporter, le plus fortement possible, notre marque à la modernisation de l’hôpital afin que la place de l’urgence, dans toutes ses composantes, y soit affirmée. Nous avons moins de six mois pour aboutir ; en effet, la loi hospitalière de juin 2008 créera, n’en doutons pas, les conditions d’exercice de l’urgence médicale pour les décennies à venir. Et ces conditions seront ce que nous aurons réussi à en faire.

D’ici là, reprenant les conclusions de la journée du 18 décembre dernier (dont le parfait consensus a été remarqué), nous avons à travailler ensemble pour harmoniser nos pratiques de régulation médicale, débarrasser certains de nos raisonnements de considérations par trop « gestionnaires » et recentrer toutes nos pensées sur le patient. La régulation médicale est aujourd’hui reconnue comme un acte médical et nous devons la vivre comme telle. Un acte médical dédié au patient qui s’y confie. Un acte qui a pour finalité unique d’apporter au patient le « juste soin », en réponse à sa « demande », et après avoir fait émerger du dialogue que nous avons eu avec lui ou son entourage et de l’analyse bénéfice-risque, ce qui est son véritable « besoin ».

Nous déclinerons tout cela dans les comptes-rendus de la journée du 18 décembre. Mais, comme ligne de conduite pour la nouvelle année, je vous propose d’appliquer à la régulation médicale dont nous voulons qu’elle soit essentiellement un acte médical, la belle maxime de Pindare reprise par Nietzsche : « Deviens ce que tu es ! »

Avec mes meilleurs voeux à toutes et à tous pour 2008.

Marc GIROUD
Président de Samu de France
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