Toutes les actualités

Discours de Madame Roselyne BACHELOT-NARQUIN lors de la visite au Samu Centre 15 de Bordeaux

Publié le 27/01/2009
Tags : Exercice Pro Informations générales Rapport
Sous réserve du prononcé

Monsieur le Premier Ministre, cher Alain Juppé,
Madame la députée, chère Michèle Delaunay,
Monsieur le directeur de l’Agence régionale de l’hospitalisation, cher Alain Garcia,

Mesdames, Messieurs,

Dans les situations d’urgence, chaque minute compte et fait la différence.

Les professionnels des centres 15 le savent bien, eux dont les compétences et le dévouement sont à la mesure des questions vitales qu’ils ont à traiter.

A tous, médecins régulateurs, infirmiers, permanenciers auxiliaires de régulation médicale (PARM), je voudrais d’ores et déjà dire ma plus profonde reconnaissance.

Ce week-end encore, vous avez fait la preuve, comme l’ensemble des personnels hospitaliers et les médecins libéraux, de votre disponibilité sans faille et de votre sens de l’intérêt général.

Chacun de vous a su se mobiliser pour gérer au mieux la crise.

Je connais les conditions de stress dans lesquelles vous travaillez.

Je sais que vous êtes de plus en plus sollicités.

Je veux vous donner les moyens d’exercer au mieux votre métier.

C’est pour vous, mais aussi et surtout pour nos concitoyens, à qui nous devons un traitement de l’urgence le plus rapide et le plus fiable possible, qu’il nous faut moderniser l’organisation de la régulation médicale et de la gestion de l’urgence.

Je ne l’oublie jamais : des appels bien orientés signifient des vies sauvées.

Dans ce domaine, la région Aquitaine a engagé, depuis plusieurs années, de très nombreux projets novateurs. Une plateforme d’information de santé a récemment complété ces projets.

Je tiens à féliciter l’ensemble des professionnels impliqués, qui ont su s’organiser pour améliorer, fiabiliser et sécuriser la gestion de l’appel d’urgence.

Convaincue de la nécessité du changement, et soucieuse de promouvoir les systèmes d’information de santé, j’ai souhaité, dès l’été dernier, donner une impulsion encore plus forte à ce type de projets en confiant à l’Aquitaine un rôle pilote.

J’entends, en effet, mettre en place des expérimentations sur le terrain, qui apportent de vraies réponses aux besoins de la population et qui nous servent de guides pour les réformes à mener.

L’exemple du SAMU de Bordeaux prouve assez combien une gestion complète, continue, permanente et optimisée est non seulement possible, mais indispensable.

*

L’organisation mise en place a été pensée de manière particulièrement rigoureuse par le SAMU 33, avec l’aide de l’Agence régionale de l’hospitalisation.

Je veux souligner, en particulier, le rapprochement, sur une même plateforme, de l’urgence vitale, de la permanence des soins, de l’information et d’une mise en relation avec le médico-social, qui permet de rassembler tous les acteurs concernés.

Cette organisation préfigure parfaitement celle des futures agences régionales de santé, interlocuteur unique et identifiable.

Pour autant, chacun a un rôle et des missions parfaitement établis. La gestion des appels est ainsi clairement structurée, dans un souci d’efficacité et de gain de temps.

Raccourcir les délais de prise en charge, c’est aussi faciliter l’accès direct, pour les professionnels, aux données utiles à la prise de décision.

Dans cette perspective, le projet comprend un système de partage d’une information fiable et actualisée, dans la droite ligne des efforts d’informatisation des établissements et des communautés de soins soutenus depuis 2007.

Je ne redirai jamais assez toute l’importance que j’accorde au déploiement du Répertoire opérationnel de ressources (ROR).

Il n’est plus acceptable que les établissements de santé ne puissent avoir accès, par exemple, aux disponibilités des lits dans d’autres hôpitaux.

C’est par un développement de ces bases de données que nous pourrons mieux gérer les situations de crise et en partie répondre aux dysfonctionnements dont nous avons fait la triste expérience.

A cette plateforme téléphonique s’ajoute enfin un site internet www.infocitoyen33.sante.gouv.fr
, destiné à améliorer l’information du grand public et à faciliter ses recherches.

C’est, gardons-le à l’esprit, autant d’appels non urgents en moins pour le 15.

Un premier bilan de l’expérimentation bordelaise nous a permis, en effet, d’établir que 20% des appels, adressés en toute bonne foi au 15, se révèlent être de simples demandes d’information.

Cela prouve combien nos concitoyens, perdus dans leurs démarches, ont besoin de sites ou de numéros d’appel clairement identifiés et dédiés à l’information pratique.

*

Si, d’après nos premières observations, ce type d’organisation semble être une vraie réussite, j’ai demandé à mes services de me faire un retour d’expérience précis et détaillé.

Je souhaite ensuite, à partir de l’exemple aquitain, le généraliser à l’ensemble du territoire national, départements d’outre-mer inclus.

Un portail national sera créé, regroupant les sites internet de chaque région.

Les centres 15 qui seront désormais construits devront être suffisamment grands pour permettre le rassemblement, en un même lieu, de tous les professionnels.

Les plans de déploiement de ces plateformes s’étendront sur deux à trois ans.

Je prévois, en effet, une action sur le long terme, parce que c’est ainsi que je conçois une politique de santé bien menée, pragmatique et responsable.

*

Cette réforme, c’est en profondeur que nous allons la mener.

Tel est le sens du projet de loi « Hôpital, patients, santé, territoires », que je présenterai dans quelques jours à l’Assemblée nationale, et qui ne poursuit qu’une finalité : offrir à tous nos concitoyens, partout sur le territoire, l’accès à des soins de qualité, en toute sécurité.

Aussi ce type de plateforme est-il l’un des outils à mettre en place pour mieux organiser l’accès aux soins.

Pour fonctionner, notre système de santé a besoin de moyens.

Je les lui donne, et sur plusieurs années, à travers l’ONDAM, en progression de 3,1 % pour l’hôpital comme pour la médecine de ville, ou à travers le plan Hôpital 2012.

Ainsi, à Bordeaux, le centre 15 sera prochainement reconstruit à neuf et doublera sa superficie dans le cadre des aides du plan Hôpital 2012 : il recevra ainsi 1,2 M€ d’aides sur les 1,5M€ du projet.

Je rappelle également que le système d’information du CHU de Bordeaux a été modernisé grâce aux crédits des plans Hôpital 2007 et Hôpital 2012.

Pour les urgences, la mission d’intérêt général et à l’aide à la contractualisation (MIGAC) du centre 15 a été renforcée en décembre 2008 de 1,3M€ supplémentaires.

Quant aux moyens humains, la montée en puissance de la « plateforme d’information santé-citoyen » se traduira, dès 2009, par des embauches de permanenciers supplémentaires.

Cependant, à Bordeaux comme dans tout le pays, ces ressources financières et humaines doivent être utilisées au mieux, selon une organisation efficace et rigoureuse, pour parvenir à un système de santé durable et solidaire.

Je veux, avant tout, penser à nos concitoyens, car c’est leur santé que nous avons entre nos mains.

*

Les réalités du terrain, je les connais comme vous les connaissez.

C’est en partant des besoins existants et des réalités concrètes, c’est en nous inspirant des expériences de terrain qui ont déjà fait leurs preuves, que nous pourrons faire progresser notre système de santé.

Alors que la tempête a fortement secoué la Gironde, le centre 15 a tenu bon. Il a pu, en effet, s’appuyer sur une organisation remarquable.

C’est aussi pour vous rendre l’hommage que vous méritez que je suis venue aujourd’hui.

Je vous remercie.
[Tous les articles]
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.