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Guide de bonnes pratiques pour la mise en œuvre d’un point de regroupement des victimes lors d’un événement nucléaire, radiologique, biologique et chimique.
Document validé par le comité stratégique NRBC-E le 8 mars 2021
Les attentats au sarin de juin 1994 dans la ville de Matsumoto au Japon et du 20 mars 1995 dans le métro de Tokyo ont prouvé qu’une action terroriste employant des substances toxiques était possible. Entre septembre et novembre 2001, les « enveloppes au bacille du charbon » ont constitué une première forme de terrorisme biologique, tandis que les investigations conduites par les services de renseignement sur les réseaux en Europe confirmaient la nécessité d’une vigilance accrue. Les attentats perpétrés en France et en Europe en 2015 et en 2016 ont révélé l’existence de réseaux terroristes européens et internationaux. Leur volonté de faire de nombreuses victimes est indéniable.
Depuis 2014, la menace d’utilisation d’agents chimiques s’est accrue. L’emploi avéré par DAECH, en Irak et en Syrie, d’engins improvisés utilisant des agents chimiques industriels comme le chlore et des agents chimiques de guerre comme l’ypérite le confirme.
Ce groupe terroriste a d’ailleurs déjà tenté d’exporter ce mode d’action vers les pays occidentaux. Il pourrait inspirer d’autres groupes ou individus sur le territoire.
La gravité de telles actions réside principalement dans l’extrême toxicité des produits et leur mode de contamination insidieux et évolutif. Leur persistance est en outre un facteur d’amplification du nombre des victimes si les premières actions sur le terrain sont inappropriées.
Toutefois, les difficultés de compréhension de l’événement, notamment dans la première heure, viennent compliquer l’absolue nécessité de prendre en compte au plus vite les premières victimes valides ou invalides. La mise en place d’un premier point de regroupement des victimes (PRV) doit permettre au commandant des opérations de secours (COS) un premier rassemblement de celles-ci en vue d’initier a minima une décontamination d’urgence dès leur extraction de la zone d’exclusion.
En déployant dès que possible le ou les PRV, le COS vise à organiser la prise en charge au plus tôt et « au plus près » des victimes et, en coordination avec le commandant des opérations de police et de gendarmerie (COPG), à limiter leur évacuation spontanée notamment vers les établissements de santé. L’étendue de la zone contaminée, les caractéristiques du terrain, le nombre de victimes (blessées, intoxiquées, contaminées et impliquées), les difficultés d’extraction de la zone d’exclusion vers la zone contrôlée sont autant d’éléments qui conduiront l’organisation d’un ou plusieurs PRV.
Enfin, l’état actuel de la menace caractérisé in situ par le risque de sur-attentat doit conduire le directeur des opérations (DO) de secours en lien avec le COPG et le COS à toujours évaluer la situation en fonction du risque terroriste (levée de doute des engins explosifs improvisés, kamikaze, etc.). A ce titre le dispositif doit être suffisamment robuste et souple pour s’adapter en permanence au contexte en intégrant notamment des zones de repli sans rupture de charge.
Ces recommandations sont conformes aux orientations du comité stratégique NRBC-E présidé par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).
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