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Le Livre Blanc des Urgences
« voir les structures de médecine d’urgence comme une solution et non comme un problème ! »
L’organisation actuelle de la médecine d’urgence ne permet plus, et ne permettra pas demain, de faire face aux inéluctables évolutions des besoins de soins et de notre système de santé. Les crises successives auxquelles sont confrontés les services d’urgence (grippe, canicule, fermeture estivale de services …) ne sont que la partie immergée de l’iceberg. Le mal est plus profond !
Notre système, initialement conçu pour répondre aux drames de la traumatologie routière doit maintenant répondre à des besoins de santé différents : des pathologies nouvelles (pathologies cardio-vasculaires et neurologiques, complications aiguës des cancers et des maladies chroniques …), de nouveaux contextes (vieillissement, handicap, exclusion sociale, fin de vie, hospitalisation à domicile …), la concentration de l’offre de soins et des plateaux techniques, l’exigence des patients et de la société en terme de qualité / sécurité des soins …
L’urgence en matière de santé est définie par le patient lui-même ou par son entourage, inquiet devant des signes d’apparition brutale, mais aussi lorsqu’il ne trouve pas de réponse ailleurs à son problème de santé. Dès lors l’urgentiste doit avoir les compétences requises et les « outils » nécessaires pour assurer, avec le maximum d’efficacité et de sécurité pour les patients, le juste soin pour tous les types d’urgence.
Demain, le recours aux structures de médecine d’urgence continuera à augmenter avec une réponse hospitalière qui n’est plus adaptée.
Demain, le patient de plus en plus acteur de son parcours de santé peinera à trouver des professionnels de santé et devra être guidé pour se diriger vers la bonne filière de soins.
Devant les limites actuelles de la réponse à la demande de soins urgents, devant la mise en place attendue du parcours de santé et devant les défis liés à l’évolution de la médecine et de la société, il serait irresponsable de ne pas proposer une évolution de l’organisation de la médecine d’urgence dans les années qui viennent. Samu-Urgences de France entend, comme représentation professionnelle responsable, interpeller les pouvoirs publics et la société afin que notre système de santé puisse continuer à garantir à tous le juste soin en situation d’urgence.
A cette fin, Samu-Urgences de France propose 20 actions, couvrant tous les champs de la médecine d’urgence, pour que demain nos concitoyens continuent à avoir, en urgence, des soins de qualité.
(publication le 15 octobre 2015)
LES 20 PROPOSITIONS DE SAMU-URGENCES DE FRANCE
- Définir, à l’échelle nationale, des territoires de santé d’urgence au sein desquels la réponse à « l’urgence santé » est organisée et cohérente
- Mettre en place des plates-formes de régulation médicale Samu-Santé regroupant tous les acteurs de la réponse médicale à une demande de soins urgents. Cette plate-forme est située dans un établissement de santé.
- Assurer l’articulation et l’interconnexion entre les plates-formes Samu-Santé
- Attribuer le numéro de téléphone national « 113 » à la plate-forme Samu-Santé-113
- Evaluer la pertinence de l’implantation actuelle des Smur terrestres et s’assurer de l’adéquation de la composition de leur équipe avec les textes réglementaires
- Continuer à développer la réponse « avant-coureur du Smur » dans les territoires à plus de 30 minutes d’un Smur
- Mettre en place un maillage territorial à deux niveaux des HéliSmur et équiper les établissements siège de structure d’urgence d’une zone de poser autorisée
- Formaliser un « contrat de mission santé » pour les hélicoptères d’état souhaitant participer à l’Aide Médicale Urgente
- Labelliser les structures des urgences selon un cahier des charges précis
- Identifier les établissements de santé disposant d’un plateau technique d’urgence selon les critères SUdF (proximité, appui, recours)
- Contractualiser les liens entre les structures de médecine d’urgence d’un même territoire de santé
- Créer le concept de Pérennité des Soins - PdS
- Mettre en place dès maintenant le DES de médecine d’urgence
- Garantir les moyens de formation continue des professionnels des structures de médecine d’urgence, notamment par les Centres d’Enseignement des Soins d’Urgence
- Faire évoluer les statuts des médecins hospitaliers pour autoriser un exercice territorial
- Créer des équipes d’urgentistes de territoire sur la base de projets médicaux partagés
- Formaliser les transferts de tâches des urgentistes vers les IDE des urgences hospitalières dans le cadre d’un exercice en pratique avancée
- Décharger les urgentistes des tâches ne relevant pas de leurs missions médicales en particulier pour la gestion des lits d’aval
- Assurer des effectifs médicaux et non médicaux des structures de médecine d’urgence en cohérence avec leurs activités
- Assurer un financement pérenne des structures de médecine d’urgence, en adéquation avec leurs organisations et leurs activités.